Waongo d’Augusta Palenfo donne une leçon de résilience au public burkinabè
Le mercredi 26 février, la grande salle de la mairie centrale de Ouagadougou a été prise d’assaut par les cinéphiles venus assister à la projection de Waongo, le long métrage d’Augusta Palenfo en lice dans la catégorie sélection officielle du FESPACO 2025. Une œuvre qui aborde les ravages du terrorisme sur les populations et la force de résilience de celles qui en sont victimes.
Waongo raconte l’histoire de Piinga, une jeune couturière de
Solhan, dont la vie bascule après une attaque terroriste survenue lors d’une
fête sur la place du village. Son ami Wendyam enlevé subit un viol collectif
avant de succomber à ses blessures. Séparée de sa mère et livrée à elle-même,
Piinga erre dans la ville à la recherche de son oncle maternel.
Rejetée et marginalisée, elle se lance dans la vente
ambulante pour survivre. Un jour, elle retrouve Wend Pouiré, une ancienne amie
qui tente de l’initier à la prostitution. Mais Piinga refuse de sombrer et trouve
un emploi comme femme de ménage avant d’être engagée comme couturière chez
François 1er. Son acharnement et sa persévérance finissent par porter leurs
fruits. Elle retrouve la trace de son
oncle grâce à une publication sur Facebook et parvient à bâtir une nouvelle
vie. Plus tard, elle ouvre un centre d’accueil pour femmes déplacées, devenant
ainsi un symbole de combativité et de reconstruction.
La salle comble lors de la projection témoigne du succès populaire de Waongo. Pour Augusta Palenfo, ce moment était une double consécration. « Être sélectionnée officiellement au FESPACO est déjà un prix pour moi. Ce soir, en voyant tout ce monde venu voir mon film, j’ai l’impression d’avoir remporté un second prix. J’espère que le jury appréciera autant que le public. »
L’émotion était palpable parmi les acteurs et l’équipe du film. Ingrid Sanon, médecin de formation, actrice et cascadeuse incarnant Piinga, a partagé son ressenti. « Ce film est en lien direct avec la situation de notre pays. Ce n’était pas facile, ni physiquement ni émotionnellement, mais j’ai donné le meilleur de moi-même. »
Nikole Tapsoba, créatrice de mode et actrice, qui joue Raïna,
a confié son étonnement quant à son propre parcours. « J’avais l’amour du cinéma,
mais c’est la première fois que je joue dans un film. J’ai douté au début, mais
grâce aux répétitions, j’ai réussi à relever le défi. »
Pour Adjarata Sawadogo, assistante maquilleuse et cinéphile,
Waongo est bien plus qu’un film. « C’est un message d’espoir pour la jeunesse.
Piinga s’est battue pour réussir et a inspiré son amie à abandonner le mauvais
chemin. Ce film prouve qu’on peut s’en sortir malgré les épreuves. »
Waongo dépasse le simple cadre du divertissement. Il interpelle, sensibilise et ouvre les yeux sur la tragédie du terrorisme au Burkina Faso. Il rappelle que chaque citoyen a un rôle à jouer pour soutenir ceux qui en souffrent directement. À travers Piinga, c’est toute une génération qui se voit offrir une leçon de résilience et de courage. En attendant le verdict du jury, le public, lui, a déjà tranché. Waongo est une réussite.
Anita Mireille Zongo
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