Entre découvertes et défis : Plongée dans l’ambiance unique du SIAO 2024

Célébré sous le thème « Artisanat africain, entreprenariat des jeunes et autonomisation », la 17ème édition du Salon International de l’Artisanat de Ouagadougou (SIAO) qui doit se tenir sur dix jours, bat son plein depuis le 25 octobre. Retour sur une visite au cœur de cet évènement incontournable ce lundi 28 octobre 2024.


Dès notre arrivée, depuis l’hôpital de Bogodogo, la sécurité nous a fait comprendre qu’il est impossible d’entrer à moto sans badge d’accréditation. Les visiteurs, majoritairement venus à deux-roues, doivent déposer leurs engins au parking et poursuivre à pied. Cette mesure, destinée à contrôler le flux, laisse quelques visiteurs perplexes mais ajoute le sentiment d’une organisation bien rodée. A 9 heures, les guichets ouvrent enfin. Chaque visiteur, sous les cris des guichetiers qui cherchent à tout prix à épuisé leur stock de ticket se dirige vers les points de vente. Ici au SIAO, la règle est simple. Les enfants de moins de 12 ans entrent gratuitement. Une aubaine pour les professeurs de la maternelle universalis qui planifient une visite scolaire avec leurs bambins.

Le village AES, collé au mur, à l’est du SIAO et censé accueillir trois stand, celui du Mali, du Niger et du Burkina, n’était toujours pas opérationnel à 10h42. Les visiteurs arpentent les lieux, impatients de découvrir les trésors qu’ils ont à présenter, mais impossible puisque les stands étaient toujours plongés dans le noir. « Ce n’est pas encore ouvert. Il n’y a ni climatisation, ni électricité il fait pourtant très chaud à l’intérieur », se plaint une femme.

Le village AES, vu de l'extérieur ( crédit photo: sidwaya)

Face à l’afflux des visiteurs, l’Office National d’Identification (ONI) a fait preuve d’initiative en installant un point mobile sur le site du SIAO. Permettant ainsi à ceux qui ont égaré leur pièce d’identité de la renouveler en seulement 24 heures. Une solution très appréciée dans le contexte d’un événement international, où la nécessité de documents d’identité se fait souvent sentir.

Dans un élan de solidarité, des artisanes se sont regroupées pour louer un espace dans la cours du SIAO, afin de partager leurs créations. « Chacune a contribué à hauteur de 10 000 francs CFA », a déclaré l’une d’entre elle.  Permettant ainsi à chacune de présenter une collection d’objets en terre cuite et de pots de fleurs, qu’elles se procurent chez les femmes de la commune rurale de Tchériba, dans la province du Mouhoun. Les prix commencent à partir de 3 000 francs CFA  pour les pots de fleur et de 500 francs  pour les petites poteries, un tarif qui attire aussi bien les touristes que les Burkinabés. Cependant, les exportations vers l’Europe, autrefois fréquentes, se raréfient en raison des coûts de la douane, qui freinent les acheteurs étrangers. Malgré cela, les artisanes redoublent d’efforts pour faire vivre leurs produits.

Une variété d'objet finement travaillé à la main attende les visiteurs

Le SIAO n’est pas seulement une vitrine de l’artisanat burkinabé, mais aussi un espace de partage entre les cultures africaines. Au niveau des stands ventilés, le Cameroun offre une dégustation de tisane détoxifiante, attirant ainsi les amateurs de bien-être naturel. Plus loin, au stand du Togo, les dignes héritières des Nana-Benz, présentent des pièces en wax, magnifiquement et soigneusement confectionnées. Les guinéennes quant à elles, proposent aux visiteurs des pagnes qui attirent l’attention avec leurs motifs éclatants et leurs couleurs profondes. Du côté Malien, le tissu bogolan, teint de manière ancestrale n’échappent pas aux yeux inquisiteurs des visiteurs. Les maroquiniers Nigériens, révèlent des pièces en cuir finement travaillées, fruit d’un savoir-faire inégalé. Les célèbres “coco Dunda” du Burkina Faso, ces pagnes vibrants aux couleurs vives et aux motifs géométriques qui captivent par leur symbolisme et leur énergie N’ont pas manqué à l’appel de ce SIAO. Plus loin dans le village artisanal, on découvre chez le styliste François 1er, parrain artistique de cet évènement, chaque étape de la création de ces tissus qui lui sont propre. Tandis Samuel Belém, confectionneur de chapeaux venu tout droit de Saponé, partage avec les visiteurs, la légende du fameux chapeau de Saponé.

Un métier à quatre pédale

Le SIAO, ce n’est pas seulement de l’artisanat, c’est aussi un lieu de découvertes culinaires. Brochettes, popcorn, plats variés, chaque visiteur peut goûter à quelques saveurs locales, sans trop se ruiner. Parmi les restaurateurs, Issouf Zoungrana, fidèle au SIAO depuis cinq éditions, confie avoir changé d’activité. Si auparavant il venait pour vendre d’autres produits, il a choisi cette année de se consacrer à la vente de brochettes. « Pour l’instant, je ne me plains pas », dit-il avec un sourire, satisfait de notre reconversion.

Les amateurs de bonnes grillages auront de quoi satisfaire leurs papilles

Pour un si grand évènement, nous ne pouvons pas dire que l’hygiène était au top. En effet, les femmes chargées spécialement du nettoyage des toilettes se plaignent de l’état défectueux des toilettes et de l’indiscipline de certains visiteurs. « Nous demandons à ce que les toilettes soient rénové et aussi à ce qu’ont mettent de la lumière », sont-elles déclarées. Et de renchérir, « il y a des visiteurs qui refusent de payer les 50 franc demandé pour avoir accès aux toilettes. En plus, quand il commence à faire sombre, il y’en qui défèquent hors du trou et nous sommes à chaque fois obligé de nettoyé après eux ». Pour un tel évènement, les infrastructures bien que fonctionnelles, auraient pu être amélioré pour le confort des visiteurs et des exposants.



 

 

 

 

 

 


 

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Les dates qui ont marqué l’histoire du Burkina Faso

Culture / Burkina Faso : le clap officiel de la 29ème édition du FESPACO a été donné

Adama Roamba, un artisan du cinéma burkinabè